vendredi 21 septembre 2012

Apotheosis


Ce texte est un petit peu spécial, car il découle d'une musique, et ne va pas sans elle. Donc, si vous voulez lire ce texte, mettez la vidéo en marche en même temps, et profitez ( de la musique au moins ).






Je vais vous conter une histoire.
L'histoire d'un voyage, à travers le sable et l'eau. Un passage, à la fois utopique et magique.

C'était une journée ensoleillée. Torride, le désert faisait miroiter ses dunes ocres sous le soleil accablant. Un vent fluet rendait l'air tout juste supportable, et porteur d'une clarté d'espoir, de courage.
Une entité, de stature frêle, telle un mirage prêt à disparaître dans la silice. Il s'agit de son voyage. De son but, fixé et pourtant tellement hypothétique...
De sa quête.
Une écharpe millénaire, tissée dans la trame même de l'univers, ceignait son cou. Grâce à elle et par ses signaux, il pouvait communiquer avec les antiques ruines du désert, et voler tel un nuage emporté par le vent.
Le trajet fut ardu. D'abord de longues marches à travers un désert sans pitié. Une randonnée émaillée des multiples rencontres avec d'autres silhouettes lui ressemblant, ainsi qu'avec d'autres êtres, plus étranges et incompris. Un voyage certes épuisant et dangereux, mais révélant à chaque instant une beauté et une simplicité troublante du monde.
Puis vinrent, en se rapprochant du but, de nouveaux climats, de nouvelles découvertes, de nouvelles rencontres. De nouveaux ennemis apparurent. Le froid d'abord, puis d'antiques protecteurs du but à atteindre.
Ce but d'ailleurs, dont la silhouette ne savait probablement rien, se dévoila, au fur et à mesure du chemin, en même temps que l'histoire des ruines parsemant le monde.
Ainsi, au moment ou les conditions étaient telles que le fait de mettre un pas devant l'autre devenait un calvaire, au moment ou le but même se perdit dans le désespoir et l'incompréhension, la fin du voyage se montra enfin accessible. La silhouette se rua donc vers son destin sans plus attendre, baignée d'une énergie insoupçonnée jusqu'alors.
Quel était-il ce but ? Cet accomplissement ultime de la quête, l'apothéose de la vie de la silhouette ? Pourquoi se donner tant de mal ?

Pour revenir sur ses pas.

Le but de ce voyage... n'était autre que de le recommencer.

C'est alors que la compréhension s'installe. Le chemin... parsemé d'embûches certes... est peut-être plus important que le but. Les rencontres qui l'enrichisse, la beauté qui le transcende... le rendent en réalité trop précieux pour que le but l'interrompt.
Ainsi a pensé la silhouette, et c'est pourquoi elle a effectué ce trajet.
Pour renaître.
Et recommencer le chemin.